Le pharmacien, un allié dans l’arrêt tabagique! Rencontre avec le duo Carl et Kate

Depuis 2009, les pharmaciens sont mis chaque 25 septembre à l’honneur, à l’occasion de la journée mondiale des pharmaciens, qui a pour but de mettre en lumière le rôle et les missions de ces professionnels de la santé. C’est donc l’occasion parfaite pour souligner leur rôle dans la cessation tabagique, car oui, le pharmacien est un allié de taille! Ce ne sont pas Carl Potvin et Catherine (Kate) Deslandes, deux pharmaciens de la Rive-Sud de Montréal le jour, et Tiktokeurs (Carl et Kate, de leur nom de scène), après leur journée de travail, qui diront le contraire.

Le duo de pharmaciens tiktokeurs, Carl et Kate


Cumulant plus de 85 000 abonnés sur la plateforme, le duo est catégorique : la cessation tabagique fait partie de leur quotidien. Nombreux sont les patients à les consulter. « Je fais une à deux prescriptions anti tabagiques par semaine » précise Carl. Les prescriptions anti tabagiques justement, les pharmaciens en sont des experts, puisqu’ils travaillent avec des médicaments au quotidien. Vouées à accompagner les personnes qui entreprennent un processus de cessation tabagique afin de réduire les envies de fumer et symptômes de sevrage, les aides anti tabagiques se divisent en deux groupes : les traitements oraux et les thérapies de remplacement de la nicotine. Le pharmacien peut conseiller et recommander des traitements, et également aider ses patients à élaborer leur plan d’action.

Il n’est d’ailleurs pas rare que le pharmacien initie la discussion et la réflexion autour d’un potentiel processus. « Dans les dossiers médicaux, la consommation de tabac fait partie des questions que l’on pose. Si un patient qui nous consulte pour un problème cardiaque fume, ça peut faire partie de nos conseils de mentionner les bénéfices de l’arrêt tabagique, et ça, peu importe l’âge » témoigne Kate. « Comme on a un lien serré avec les patients et qu’on les voit quand même souvent, ça permet de mener une réflexion, car c’est sûr que lors de la conversation initiale, ils sont rarement motivés. » poursuit Carl.

Contrairement à certains professionnels de la santé pour lesquels une liste d’attente est parfois de mise, les pharmaciens ont l’avantage d’être très accessibles, sans compter que ce service est gratuit. « Oui le patient paye les médicaments, mais la consultation est gratuite, et ils peuvent nous poser des questions très facilement et ça, ça fait la différence. On ne fait pas seulement la prescription d’un traitement, on fait également le suivi. Parfois, de téléphoner au patient pour faire un suivi une semaine après avoir initié le traitement, ça peut faire une différence s’il est sur le bord d’arrêter à cause des effets secondaires. Ce suivi régulier et cette proximité, ça peut prévenir des rechutes. »

Et consulter son pharmacien dans l’arrêt du vapotage, est-ce possible? Oui, soulignent les professionnels. « Parfois, les personnes qui vapotent ne savent pas qu’on peut les aider dans l’arrêt du vapotage, mais c’est bien le cas, on peut mettre en place un traitement comme pour la cigarette traditionnelle. De jeunes adultes viennent nous voir parce qu’ils veulent arrêter de vapoter. »


Ça y est, vous êtes convaincus? Avant de vous lancer, Carl et Kate ont des conseils pour vous. « D’abord, il n’y a pas d’âge pour arrêter de fumer. Qu’on ait 60 ou 65 ans, il y aura toujours des bénéfices sur votre santé. Ensuite, il faut se lancer quand on se sent prêt, en mettant toutes les chances de notre côté. C’est beaucoup plus facile d’arrêter de fumer quand on le fait pour nous-même, et non pas à cause de la pression reçue par un proche ou pour plaire à quelqu’un d’autre, c’est important de trouver ses propres motivations. »

Le duo rappelle également que l’échec fait fréquemment partie du processus d’arrêt tabagique. « C’est très rare les personnes qui arrivent à arrêter après juste un essai, souvent ça en prend plusieurs. C’est normal, il ne faut pas se décourager, il faut commencer quelque part. Si les patients viennent nous voir et nous disent qu’ils ont recommencé à fumer, notre rôle n’est pas de les chicaner, on veut juste les aider à arrêter. On va persister, essayer de voir pourquoi ça n’a pas marché, mettre en place les correctifs et accompagner les personnes jusqu’à temps que les personnes soient capables d’arrêter de fumer. »

Des questions? « N’hésitez pas à consulter votre pharmacien! Si on veut la bonne information, si on veut se lancer mais on n’est pas trop sûr, l’idéal c’est de renseigner auprès d’un professionnel de la santé, ça va mettre en confiance la personne qui souhaite arrêter de fumer! » concluent-ils.

À vous de jouer!