QUESTIONS ET RÉPONSES : Tabagisme et COVID-19
Considérant que les fumeurs au Québec, comme ailleurs, font face à un risque accru d’infections et de complications liées à la COVID-19, ces derniers méritent d’être informés et outillés face à leur dépendance.
En effet, le tabagisme est le principal facteur de risque commun à la plupart des facteurs associés à un taux de mortalité plus élevé face à la COVID-19 : maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires chroniques, cancer et diabète.
Nous avons donc relevé les principales préoccupations de santé face au contexte de pandémie actuelle ayant été exprimées sur nos différentes plateformes web.
Comment la COVID-19 se propage-t-elle?
Le virus qui cause la COVID-19 se propage le plus souvent d’une personne infectée :
Comme la COVID-19 est une nouvelle maladie, nous continuons d’en apprendre sur ses autres modes de propagation. Des études récentes indiquent qu’une personne infectée qui ne présente pas de symptômes pourrait également transmettre le virus. Cela comprend les personnes qui sont infectées, mais qui ne présentent pas encore de symptômes de même que celles qui sont infectées et qui ne présenteront jamais de symptômes.
Quels sont les symptômes de la COVID-19?
Les symptômes de la COVID-19 comprennent ceux-ci :
Certaines personnes peuvent également éprouver des courbatures, avoir le nez bouché ou qui coule, mal à la gorge ou la diarrhée. Les symptômes peuvent être très légers ou plus graves et peuvent prendre jusqu’à 14 jours pour apparaître après l’exposition à la COVID-19. Certaines personnes infectées par la COVID-19 ne présentent aucun symptôme.
Les fumeurs sont-ils plus à risque d'infection à la COVID-19?
Alors que le tabagisme peut augmenter la probabilité que les symptômes de la COVID-19 s’aggravent, il pourrait également contribuer à transmettre le virus.
Les fumeurs sont donc plus à risque d’infection pour différentes raisons :
Une question de transmission
Le tabagisme implique un contact fréquent entre les doigts et les lèvres, ce qui augmente la possibilité de transmission du virus de la main à la bouche. Les produits du tabac et de vapotage sont aussi associés à une augmentation de la toux et de l’expectoration. Comme la COVID-19 se propage entre autres par des gouttelettes lorsqu’une personne infectée tousse ou expire, il pourrait s’agir d’un vecteur important de transmission. Lorsque les particules infectieuses sont projetées dans l’air, elles peuvent y demeurer pendant quelques heures, voir plusieurs jours sur certaines surfaces inanimées. Il est donc encore plus important de ne pas fumer ni de vapoter dans un domicile, pour protéger les non-fumeurs vulnérables comme les jeunes enfants, personnes âgées ou individus avec des comorbidités. De plus, dans certains cas, le tabagisme et le vapotage impliquent le partage de produits de cigarettes et de cigarettes électroniques et d'embouchures, ce qui pourrait faciliter la transmission du COVID-19.
Une question de vulnérabilité
La COVID-19 est principalement une maladie des voies respiratoires et nous savons déjà que l'incidence, la durée, la gravité et la mortalité des infections respiratoires causées par d'autres virus sont toutes plus élevées chez les fumeurs. En effet, tout type de tabagisme est nocif pour les systèmes corporels et augmente considérablement le risque de nombreux problèmes de santé graves, y compris les problèmes respiratoires et les maladies cardiovasculaires. De ce fait, les personnes qui souffrent notamment de maladies cardiovasculaires ou de maladies respiratoires causées par le tabagisme, ou autrement, sont plus vulnérables au virus et donc plus à risque de développer de graves symptômes de la COVID-19. De plus, le tabagisme nuit au système immunitaire et à sa réactivité aux infections, ce qui rend les fumeurs plus vulnérables aux maladies infectieuses.
Les enfants exposés à la fumée secondaire sont-ils plus à risque d'infection à la COVID-19?
Il n'y a pas de niveau sans risque d'exposition à la fumée secondaire; même une brève exposition peut être nocive pour la santé. Par conséquent, les familles de fumeurs et d'anciens fumeurs devraient être considérées à risque plus élevé d’infection à la COVID-19. Nous savons que la fumée secondaire provoque de nombreux problèmes de santé chez les nourrissons et les enfants, y compris des crises d'asthme plus fréquentes et graves ainsi que des infections respiratoires. De ce fait, les enfants exposés à la fumée secondaire ont un système immunitaire affaibli et des risques plus élevés de complications de la pneumonie. Pour ces raisons, il est raisonnable de supposer qu’une pneumonie développée en raison de COVID-19 pourrait s’avérer plus sévère pour les enfants exposées à la fumée secondaire.
Les personnes qui vapotent ou qui utilisent des cigarettes électroniques sont-elles également plus à risque d’infection à la COVID-19?
De même ordre que le tabagisme, les personnes qui vapotent ou qui utilisent des cigarettes électroniques sont plus prédisposées à développer de graves symptômes de la COVID-19. En effet, le vapotage peut endommager les poumons et affaiblir la capacité du système immunitaire à combattre les infections respiratoires comme la COVID-19.
De plus, les aérosols et les vapeurs générés par les utilisateurs de cigarettes électroniques infectés pourraient contribuer à propager le virus.
Finalement, tout comme le tabagisme, l’action de vapoter implique un contact fréquent entre les doigts et les lèvres, ce qui augmente la possibilité de transmission du virus de la main à la bouche.
Est-ce le bon moment pour cesser de fumer?
Bien qu’il soit toujours bénéfique d'arrêter de fumer, il est particulièrement important de cesser de fumer à l'heure actuelle afin de réduire les risques d’infection ainsi que les dommages causés par la COVID-19.
Bénéfices pour soi :
La cessation tabagique engendre des bénéfices immédiats pour tous les organes du corps, mais tout particulièrement pour les poumons. Les petits cils vibratiles qui tapissent les poumons et les voies respiratoires et qui sont endommagés par la fumée commencent à se régénérer dans les jours qui suivent l’arrêt tabagique. Ces millions de cils travaillent ensemble pour piéger et expulser des poumons les impuretés, le mucus et les débris de virus lorsque l’on tousse. Il s’agit là d'un des principaux systèmes de défense contre les symptômes débilitants associés aux infections pulmonaires. La probabilité accrue de développer des complications résultant d’infections respiratoires chez les fumeurs en général (comme pour l’influenza/la grippe) est justement due à son mauvais fonctionnement.
De telles améliorations peuvent augmenter la capacité des patients atteints de la COVID-19 à répondre à l'infection et potentiellement réduire le risque de développer des symptômes graves. En d’autres mots, pour les Québécoises et les Québécois qui seront éventuellement infectés par le coronavirus, arrêter de fumer peut signifier la différence entre la guérison et des complications pouvant entraîner la mort.
Bénéfices pour l’entourage :
Considérant également les méfaits de la fumée secondaire auprès des enfants et des adultes, l’arrêt tabagique est le seul moyen de protéger pleinement les non-fumeurs. Vous pouvez prendre des mesures pour vous protéger, vous et votre famille, de la fumée secondaire, comme rendre votre maison et vos véhicules sans fumée.
Qu’en est-il de l’article mentionnant que la nicotine protègerait les fumeurs contre la COVID-19?
Le virus de la COVID-19 n’existe pas depuis longtemps. Pour cette raison, nous pensons qu’il faut rester prudent par rapport à ce qui est soulevé dans des articles comme celui mentionné. Selon le docteur Horacio Arruda, l’information provient d’une seule étude publiée il y a quelques semaines faisant état de taux d’infection à la COVID-19 moins élevé chez les fumeurs. Par contre, celle-ci n’a pas été approuvée auprès de ses pairs. À ce jour, de nouvelles preuves montrent que les fumeurs, les anciens fumeurs et les personnes exposées à la fumée secondaire chronique sont également vulnérables à la COVID-19.
Comment gérer le stress dans le contexte actuel ?
La situation que nous vivons actuellement peut s'avérer anxiogène pour plusieurs et ainsi, inciter à fumer davantage. On retrouve parmi les réponses les plus fréquemment observées chez les gens : le stress, la dépression, l’irritabilité, l’insomnie, la peur, la frustration et l’ennui. L’usage du tabac pourrait donc augmenter en réponse au stress et à l’anxiété. On affirme également que la pandémie n’est probablement pas propice à une réduction du vapotage chez les jeunes et pourrait même engendrer une augmentation de l’usage.
Nous recommandons fortement d’entreprendre une démarche d’arrêt tabagique et de prioriser des actions qui aideront à diminuer le stress et l’anxiété telles qu’adopter une saine alimentation, faire de l’exercice physique et des exercices de relaxation, parler à des proches, prendre l’air, etc.
J’ARRÊTE, un service gratuit et confidentiel
Nous recommandons également à ceux qui désirent entreprendre une démarche d’arrêt tabagique d’utiliser les services gratuits J’ARRÊTE. Vous pouvez ainsi appeler les spécialistes de la ligne téléphonique (1 866 JARRETE (527-7383)) ou vous inscrire au site J’ARRÊTE, qui offre une foule de trucs, de conseils et d’outils de suivi de vos progrès pour vous soutenir dans votre arrêt tabagique. Les exercices vidéos vous aideront grandement à mieux gérer voles envies de fumer en les laissant passer plus facilement.
Crédit photo: Constantine Johnny Getty Images