Interdiction des saveurs dans les vapoteuses : l’histoire triomphante de Romane
Le 31 octobre 2023, le règlement visant à interdire toutes les saveurs dans les produits de vapotage à l’exception de la saveur tabac et sans saveur entrait en vigueur au Québec. L’objectif du gouvernement en arrière : réduire l’attrait des jeunes pour le vapotage. Afin de célébrer le 1er anniversaire de ce règlement, Québec sans tabac est retourné voir Romane, élève de secondaire 4, qui avait témoigné sur le Portail il y a un an. Elle a finalement arrêté de vapoter. Voici son histoire.
« Le but c’est de rendre les gens addict, le public cible c’est les jeunes. »
Romane aime faire du vélo ou aller à la plage avec ses amis. En bref, c’est une adolescente comme les autres. Elle était en secondaire 1 quand elle avait vapoté pour la première fois, « pour faire comme tout le monde, comme les plus vieux. » Et elle était tombée dans le piège de la dépendance.
« Le but c’est de rendre les gens addict, le public cible c’est les jeunes. » confie-t-elle à propos des produits de vapotage et de l’industrie, consciente que le marketing des produits de vapotage vise particulièrement les jeunes. Lorsque le gouvernement du Québec a annoncé l’interdiction des saveurs, Romane était d’abord convaincue que ce règlement ne modifierait pas sa consommation. Elle reconnaissait cependant qu’il y avait une bonne raison en arrière. « C’est sûr que ça nous envoie le message qu’il serait peut-être temps de réduire ou d’arrêter! »
« S’ils ont été rendus à enlever les saveurs ça veut dire qu’il y a quelque chose de dangereux là-dedans. »
À travers l’interdiction des saveurs dans les produits de vapotage, le gouvernement cherchait effectivement à protéger les jeunes, alors que la consommation chez cette partie de la population est préoccupante. Ce, alors qu’il existe de nombreux risques associés au vapotage et notamment chez les jeunes, tels que la dépendance.
Finalement, l’interdiction des saveurs a encouragé Romane : elle a arrêté de vapoter. « Je me suis dit que s’ils ont été rendus à enlever les saveurs, ça veut dire qu’il y a quelque chose de dangereux là-dedans. »
Quand Québec sans tabac l’a rencontrée pour la deuxième fois, ça faisait 6 mois qu’elle n’avait pas consommé de produits de vapotage, et elle en était « très fière. » Elle se confiait également sur les difficultés que représentent un processus d’arrêt. « C’est vraiment dur de s’en sortir, quand tu es dépendant c’est pas le fun. Ça a peut-être l’air d’être cool, mais c’est pas cool de vaper. Les gens étaient très contents que j’arrête. Personne était comme « T’es plate d’arrêter, tu devrais recommencer », ils proposaient même de ranger leur vape devant moi. »
74% des jeunes qui n’ont jamais vapoté mentionnent que l’interdiction des saveurs les dissuadent de tenter l’expérience
Il y a les jeunes vapoteurs que le règlement a aidé à arrêter, comme Romane, et les jeunes non-fumeurs qu’il dissuade de ne pas essayer. Un sondage Léger réalisé à la demande du Conseil québécois sur le tabac et la santé révélait que 74% des jeunes qui n’ont jamais vapoté mentionnent que l’interdiction des saveurs les dissuadent de tenter l’expérience. Ne pas tenter l’expérience, c’est aussi le conseil de Romane. « C’est une perte d’argent, ça nuit à ta santé… D’après moi, le mieux c’est de pas commencer et de pas essayer non plus car on manque rien. »
En bref : les sorties médiatiques des groupes en santé
À l’occasion du 1er anniversaire de l’interdiction des saveurs, les groupes en santé ont réagi publiquement. La Coalition québécoise sur le contrôle du tabac a de son côté opté pour un communiqué de presse. L’organisme déplore l’absence de progrès perceptible face au resserrement de l’encadrement de la vente des produits de vapotage.
La Coalition cosigne également conjointement avec Cœur + AVC, le RSEQ et le CQTS une lettre ouverte. Les organismes soulignent l’efficacité du règlement sur le plan préventif tout en rappelant que les saveurs continuent d’être, de manière inadmissible, rendues disponibles sur le marché par des commerçants et l’industrie du vapotage.