Journée mondiale sans tabac - S'engager à arrêter

Chaque année, le 31 mai marque la Journée mondiale sans tabac organisée par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Pour souligner l’édition 2021, l’OMS a récemment lancé une campagne mondiale d’un an intitulée « S’engager à arrêter » qui vise à soutenir les personnes qui tentent de renoncer au tabac grâce à des pôles d’interventions qui sont bien connus des organisations québécoises œuvrant à la sensibilisation, la prévention et la cessation du tabagisme.

Journée mondiale sans tabac - S'engager à arrêter
Journée mondiale sans tabac - S'engager à arrêter

Alors que le tabac tue 13 000 Québécois.es et envoie des milliers de fumeurs aux urgences chaque année, les organismes de santé poursuivent leurs efforts afin d’offrir des services de cessation efficaces tout en militant pour des politiques plus strictes comme la hausse de la taxe-tabac. De nombreuses initiatives sont aussi déployées afin de protéger les jeunes contre les pratiques de l’industrie, notamment en ce qui concerne les produits du vapotage.
« La thématique de Journée mondiale sans tabac 2021 résonne auprès des organisations de la province puisque nous travaillons tous activement afin de faire baisser le taux général de tabagisme au Québec à 10 % d'ici 2025. », déclare Annie Papageorgiou, directrice générale du Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS).

Plusieurs services de cessation disponibles

Alors que la cessation est à l’honneur en cette Journée mondiale sans tabac, il est important de rappeler que de nombreux services sont accessibles pour aider les fumeurs québécois à maximiser leurs chances de réussir à arrêter. Ils peuvent notamment obtenir gratuitement le soutien offert par les spécialistes de l’arrêt tabagique J’ARRÊTE, disponible par Internet sur le site jarrete.qc.ca (iquitnow.qc.ca) et par téléphone (1 866 JARRETE (1 866 527-7383)). Du soutien en personne, dans le respect des règles sanitaires en cours, est aussi disponible dans les centres d’abandon du tabagisme du Québec, de même que de l’aide par texto grâce au SMAT. De plus, les professionnels de la santé et les pharmaciens peuvent accéder en tout temps à des formulaires en ligne leur permettant de référer leurs patients aux services J’ARRÊTE.

Plaidoyer pour la hausse de la taxation

En prévision du dépôt du budget provincial 2021-2022, la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, Cœur + AVC, le Conseil québécois sur le tabac et la santé, le Réseau québécois du sport étudiant ainsi que la Société canadienne du cancer ont joint leurs forces afin de plaider pour la hausse de la taxe-tabac, dont le montant demeure inchangé depuis 2014. Une hausse de la taxation sur le tabac est l’une des meilleures façons de diminuer le taux de tabagisme et son augmentation de 0,70 $ le paquet de 20 cigarettes permettrait de diminuer de 20 000 le nombre de fumeurs.

Malheureusement, sans cette mesure, il sera impossible de faire passer le taux de fumeurs réguliers de 17 % à 10 %, d’ici 2025 conformément à l’objectif du gouvernement du Québec. Les organismes continueront ainsi de veiller au bien-être de la population en militant pour une hausse. Même la Stratégie pour un Québec sans tabac 2020-2025 du gouvernement appuie la hausse de la taxe-tabac.

Protéger les jeunes de l’industrie

« Alors que les enjeux liés à la consommation de tabac et de nicotine chez les jeunes évoluent, il est impératif de protéger les jeunes contre les manipulations de l’industrie », souligne Annie Papageorgiou.

Préoccupés par l’augmentation rapide du taux de vapotage chez les jeunes, les organismes de santé de la province se mobilisent afin de les protéger face aux tactiques déployées par l’industrie ayant pour effet de rendre le vapotage attrayant pour la jeunesse. Vu ces tactiques, il n’est pas surprenant de constater que les produits de vapotage constituent maintenant la porte principale des jeunes pour devenir dépendant à la nicotine. Selon les dernières données québécoises, 53 % des élèves du secondaire s’initient à la cigarette électronique avant d’avoir 17 ans.

« Au Québec, trois fois plus de jeunes vapotent comparativement aux adultes, et ils sont de plus en plus nombreux à vouloir cesser de vapoter. De nombreuses études démontrent également que les jeunes qui vapotent sont trois fois plus susceptibles de devenir fumeur, » s’exaspère Flory Doucas, codirectrice et porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac.

Les organismes de santé multiplient les activités, outils et campagnes de sensibilisation et prévention du vapotage auprès des jeunes. D’ailleurs, le CQTS profite de la Journée mondiale sans tabac pour lancer sa deuxième baladodiffusion dans laquelle Dr Nicholas Chadi répond aux questions du CQTS sur les enjeux actuels en prévention du vapotage chez les jeunes.

Pour soutenir ces interventions, les organisations de santé militent depuis 2019 pour le renforcement du cadre réglementaire régissant les produits de vapotage auprès du gouvernement provincial. Or, la règlementation tarde à être mise en place. Alors que l’absence de l’encadrement des produits du vapotage contribue directement à l’émergence d’une nouvelle génération de consommateur de nicotine, « Il importe de souligner que le vapotage est loin d’être la « solution magique » de cessation tabagique, notamment par rapport aux autres méthodes pour cesser de fumer qui, elles, ne favorisent pas la dépendance perpétuelle à la nicotine et n’ont pas d’effets pervers sur les jeunes » rappelait un récent communiqué de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac. « Contrairement à ce qu’affirment les commerçants de produits de vapotage, la recherche démontre que les cigarettes électroniques utilisées en dehors d’un contexte clinique ne favorisent pas la cessation, du moins pas au niveau populationnel. Pour cesser de fumer et se départir de la dépendance à la nicotine, il y a des aides thérapeutiques éprouvées et sécuritaires qui se vendent, comme il se doit, en pharmacie. On ne devrait pas avoir à choisir entre la prévention chez les jeunes et la cessation pour les fumeurs adultes. Les parents d’adolescents sont en droit de se demander combien de jeunes doivent commencer à vapoter, à progresser vers le tabagisme, avant que le ministre de la Santé du Québec mette en œuvre des mesures que certaines autres provinces ont déjà adoptées – en pleine pandémie, » conclut Mme Doucas.